Tassanee Alleau – Doctorante au Centre d’études supérieures de la Renaissance et chercheuse associée de la Bibliothèque nationale de France au département Sciences et techniques
Luc Menapace – Conservateur de bibliothèques, archiviste-paléographe, chargé de collections en biologie et paléontologie au département Sciences et techniques de la Bibliothèque nationale de France
Cette série d’articles propose les images diffusées lors de la journée d’études : Journée d’étude (Re)-médiation des collection à la BnF et au Mucem (16 décembre 2024) https://histoiresnat.hypotheses.org/3650 Elles font également l’objet d’une publication en cours.

Fig. 7. Fuchs, Leonhart (1501-1566), De Historia stirpium commentarii insignes, maximis impensis et vigiliis elaborati, adjectis earundem vivis plusquam quingentis imaginibus nunquam antea, ad naturae imitationem artificiosius effictis et expressis, Leonharto Fuchsio,… authore…, 1542, p. 425, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1511104z, Bibliothèque nationale de France, département Arsenal, FOL-S-557, copie d’écran du 12/02/2015
Cet exemple d’image « totale » dans l’herbier de Leonhart Fuchs illustre l’approche inédite botanique adoptée par l’auteur et les artistes qui l’ont accompagné. Sous les conseils avisés de Fuchs, les illustrateurs ont représenté, dans une seule planche, les différents stades de développement d’un arbre, en l’occurrence le cerisier (cerasus ici), afin d’en offrir une vision complète et pédagogique.
Cette représentation synthétique regroupe plusieurs moments clés du cycle de vie de l’arbre. On y observe la floraison, avec les fleurs du cerisier au printemps, les bourgeons annonçant la croissance des futures feuilles, ainsi que les feuilles elles-mêmes, représentées à un état avancé, dévoilant leur forme, leur texture et leurs nervures. Les fruits sont également dépeints à différentes phases de maturation, depuis leur apparition encore verte jusqu’à leur pleine maturité, lorsqu’ils prennent leur couleur rouge caractéristique. Chaque exemplaire de l’herbier est peint différemment, mais les gravures en noir et blanc restent les mêmes.
Ce choix iconographique ne relève pas uniquement de l’esthétique : il s’agit d’une démarche scientifique visant à rendre visibles, en une seule image, les étapes successives de la vie végétale. Cette méthode était courante chez les botanistes de la Renaissance, désireux de produire des documents à la fois scientifiques, pédagogiques et accessibles.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Tassanee Alleau (18 février 2025). Transmission et valorisation des herbiers numérisés – Image 7. Histoires Naturelles. Consulté le 21 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13c3k